En collaboration avec La cave à puerh et Terre des Thés, nous sommes heureux de vous proposer le puerh du mois, un focus bref et mensuel sur un puerh qui nous a particulièrement marqué.
Jeune puerh brut, puerh fermenté, vieux arbres, arbres sauvages, stockage Hong-Kongais, vieux puerh, etc, grâce à l'abonnement proposé sur le site de Terre des Thés, vous pourrez chaque mois et pour seulement 24€ (ports compris), recevoir chez vous le puerh du mois, en quantité variable selon la valeur et la rareté des thés (une petite galette, 50g à 200g de vracs, ou parfois un ou plusieurs échantillon de 10g), et découvrir ainsi progressivement les multiples facette de l'univers du thé puerh!
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Alors qu'Olivier est actuellement en Birmanie pour poursuivre ses recherches sur le puerh et les premiers thés birmans, nous avons le plaisir de vous proposer, en exclusivité pour le puerh du mois, les derniers grammes d'un thé rare ramené d'une précédente exploration en Birmanie sur la trace du Laphet So, l'authentique thé birman !
Le thé, qui est apparu dans une zone allant de la Birmanie au Vietnam, et qui englobe une partie du Yunnan, du Laos et de la Thaïlande, est cultivé dans les forêts de Birmanie depuis plus de 1000 ans.
A l'image des jardins anciens du Yunnan, il s'agit de grands arbres, de variété à grande feuilles (Assamica), plantés au cœur ou à l'orée des forêts. Parmi ces premiers peuples du thé, qui vivaient dans cette zone du globe bien avant que les frontières actuelles ne soient tracées, on notera en particulier les Bulang et les De Ang, à qui on attribue les plus vieux jardins à thé du Yunnan et de l’État Shan en Birmanie.
Or, si ce sont bien à partir des mêmes arbres que l'on produit aujourd'hui dans le Yunnan des puerh verts à déguster en gong fu dans de petites tasses, ce thé était produit et consommé de manière bien différente dans le passé, notamment par les Bulang qui n'en buvaient pas l'infusion mais en mangeaient les feuilles ! Bien que cette pratique ait presque totalement disparue dans le Yunnan, la production de ce thé est en quelque sorte à l'origine du thé puerh et a posé de nombreuses bases qui font le caractère de cette famille de thé.
Plus encore, un certain nombre de Bulang continuent à produire et à consommer ce thé comme le faisaient leur ancêtres, de l'autre coté de la frontière, dans les montagnes de l’État Shan, en Birmanie !
Pour produire le Laphet birman, on cueillera de préférence des feuilles âgées, donc de grande taille. Celles ci seront ensuite passées quelques temps dans un jet de vapeur, puis laissées à refroidir quelques instants avant d'être longuement roulées, puis compressées dans de grosses sections de bambou ou dans de gros sacs. Le contenant sera ensuite hermétiquement fermé puis enterré dans le sol, où il restera au moins six mois.
Une fois déterrées, les feuilles, encore souples, seront mangées en salade, mélangées avec de l'ail frais, du piment, du choux finement coupé, parfois un peu de tomate et différentes noix grillées ou non.
Bien que le thé soit ainsi généralement mangé en salade, on parle alors de Laphet So (thé humide). Il est aussi possible de le boire, dans une version sèche appelée Laphet Chau (thé sec). On laisse pour cela les feuilles fermenter en terre plus longuement que pour la version à manger, généralement un an, puis les feuilles sont séchées au soleil. Elles pourront ensuite être infusées comme un thé ordinaire.
Ce thé développera alors des arômes typiques, particulièrement riches, et radicalement différents d'autres familles de thé. On y trouvera notamment des touches légèrement aigres, très caractéristiques (ce thé est appelé Suan Cha, ou thé aigre en Chinois) mais aussi toute une richesse dans le fruit qui, selon les laphet, tireront vers le fruit frais, la pêche, l'abricot, le fruit compoté ou encore des touches d'agrumes.
Le laphet birman peut s'infuser de nombreuses manières, dans de petits contenants (théière, gaiwan) ou de plus grands (grosse théière). L'outil idéal et le plus malléable pour ce type de thé reste cependant le gaiwan. C'est un thé très souple, qui supporte des paramètres d'infusions très variés, entre une eau presque tiède et des infusions assez longues, ou une eau bouillante et des infusions plus rapides. Selon ces paramètres, et notamment la température de l'eau, le thé se révélera différemment, mais restera en général équilibré et agréable.
Mais il vous est aussi possible de le consommer en salade à la birmane ! Laissez pour cela les feuilles s'assouplir quelques minutes dans de l'eau chaude, puis laissez les refroidir (ou passez les sous l'eau froide), puis mélangez les avec quelques gousse d'ail hachées, de petit morceaux de tomate fraîche, un gros bout de choux blanc coupé en très fines lamelles, une bonne dose de noix (ce que vous voulez : noisettes, cacahuètes, amandes, etc), un peu de piment frais haché, le jus d'un citron et un gros filet d'huile de votre choix!
Le Laphet Chau se conserve de préférence à l’abri de l'air et de la lumière, bien que, comme un puerh plus traditionnel, il supporte très bien le contact de l'air.
Bonnes dégustations et rendez-vous le mois prochain!