En collaboration avec La cave à puerh et Terre des Thés, nous sommes heureux de vous proposer le puerh du mois, un focus bref et mensuel sur un puerh qui nous a particulièrement marqué.
Jeune puerh brut, puerh fermenté, vieux arbres, arbres sauvages, stockage Hong-Kongais, vieux puerh, etc, grâce à l'abonnement proposé sur le site de Terre des Thés, vous pourrez chaque mois et pour seulement 24€ (ports compris), recevoir chez vous le puerh du mois, en quantité variable selon la valeur et la rareté des thés (une petite galette, 50g à 200g de vracs, ou parfois un ou plusieurs échantillon de 10g), et découvrir ainsi progressivement les multiples facette de l'univers du thé puerh!
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Après la Fu Lu Yuan Cha 2006, conçue par Teng Shih Hai, puis les Mengku vieux arbres et sauvages 2005, nous vous proposons ce mois-ci un troisième et dernier volet à cette petite exploration de puerh classiques de 10 ans d’âge, vieillis en conditions naturelles. Pour cela, nous vous proposons une galette produite en 2005 par la célèbre fabrique de Xiaguan, dans le nord du Yunnan.
Xiaguan est, avec Menghai Tea Factory, une des plus vieilles fabriques du Yunnan. Originellement appelée Kangzang, l’usine fut fondée en 1939 à Xiaguan (plus connue sous le nom de sa vieille ville Dali) et située dans la préfecture du même nom. Nationalisée en 1950 avec l’arrivée des communistes, l’usine devient Yunnan Province Xiaguan Tea Factory, pour être renommée Yunnan Xiaguan Tea Factory Tuocha Company Limited en 1994.
Active depuis près de 80 ans, Xiaguan a produit un certain nombre de thés qui ont marqué l’histoire du puerh. On notera en premier lieu les Tuocha, ces thés compressés en forme de nid, qui sont peut-être plus que tout autre thé, la marque de fabrique de ce producteur. Si les tuo cha les plus réputés sont des puerh bruts (verts), on notera aussi parmi eux les célèbres « thés tuo cha » fermentés, que vous avez probablement dû croiser dans les épiceries chinoises, et qui furent produits par Xiaguan spécialement pour le marché Français, en particulier après les années 1980.
Parmi les produits historiques typiques de Xiaguan, on pourra aussi citer les Tie Bing, ces galettes au profil cylindrique, fortement compressées dans des moules métalliques, ou encore les Jincha, ces thés produits pour l’export vers le Tibet et compressés en forme de champignon (dont nous vous avions présenté un exemple en avril 2017).
Bien que ces différents thés aient chacun leur propre caractère, ils partagent un style commun, une marque de fabrique inimitable et typique à Xiaguan. Reconnus pour être particulièrement secs, puissants et austères, leur profil aromatique, mais aussi leur forte compression, leur confère une maturation lente et en font des thés particulièrement adaptés à une garde longue, sur plusieurs dizaines d’années.
Le thé que nous vous proposons ce mois-ci en est un bon exemple. Produit sous la référence 8633, il suit, comme de nombreuses galettes Xiaguan modernes, une recette conçue en 1986. Sa particularité est de se baser sur un grade fin (jeunes feuilles et bourgeons), et notamment plus fin que d’autres références connues de ce producteur comme 8653 ou 8663.
Si vous ne connaissez pas les thés de Xiaguan, et n’avez pas l’habitude d’infuser des thés de garde puissants, nous vous conseillons de commencer par l’infuser en gaiwan, avec une quantité de feuilles légèrement inférieure à ce que vous avez l’habitude d’utiliser. Dans le même ordre d’idée, vous pouvez commencer par des infusions flash d’une seconde, et déguster la première infusion (sans rinçage) pour savourer les arômes de ce thé sans risquer qu’ils ne soient écrasés par sa charpente.
Vous y trouverez un caractère profondément boisé. Un bois particulièrement sec, respecté par le stockage naturel et aux antipodes du sous-bois qui caractérise par exemple un affinage hong-kongais, mais complexe et généreux. On y retrouve des notes riches et huileuses de sève, de résine ou d’aiguille de pin typiques des thés de Xiaguan, rehaussés par des touches de poivre noir.
Sur la longueur, on retrouvera l’influence des bourgeons, à travers de subtiles notes de gousse de vanille. Typiques de la maturation du bourgeon, ces notes sont, dans le cas de ce thé, plus portées sur le boisé de la gousse de vanille que sur la vanille elle-même, fidèle au profil boisé de ce thé. Avec les infusions, se développe sur la longueur de belles fraîcheurs qui nous renvoient au bois de camphrier ou à l’eucalyptus.
Si vous êtes à l’aise avec des infusions flash de ce thé, vous pouvez tenter des infusions plus longues, en gaiwan ou dans une petite théière en terre. Vous obtiendrez ainsi des thés beaucoup plus tanniques et puissants, avec une amertume et une astringence marquées, mais qui resteront équilibrées et produiront de belles longueurs boisées. Si de tels thés charpentés peuvent surprendre au premier abord, vous verrez qu’on y prend vite goût !
Il s’agit d’un thé de garde, à la maturation particulièrement lente, qui mettra plusieurs décennies à atteindre son apogée. Avec une dizaine d’années de maturation naturelle, ce thé a cependant déjà développé un très beau profil boisé, fidèle à ce qu’on attend d’un Xiaguan de 10 ans d’âge, et il peut très bien être apprécié ainsi.
Si vous préférez le laisser vieillir nous vous suggérons, comme tout puerh, de le stocker dans une atmosphère exempte de toute odeur, à l’abri des rayons directs du soleil, et occasionnellement aérée.