En collaboration avec La cave à puerh et Terre des Thés, nous sommes heureux de vous proposer le puerh du mois, un focus bref et mensuel sur un puerh qui nous a particulièrement marqué.
Jeune puerh brut, puerh fermenté, vieux arbres, arbres sauvages, stockage Hong-Kongais, vieux puerh, etc, grâce à l'abonnement proposé sur le site de Terre des Thés, vous pourrez chaque mois et pour seulement 24€ (ports compris), recevoir chez vous le puerh du mois, en quantité variable selon la valeur et la rareté des thés (une petite galette, 50g à 200g de vracs, ou parfois un ou plusieurs échantillon de 10g), et découvrir ainsi progressivement les multiples facette de l'univers du thé puerh!
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Dans la lignée du mois précédent (Fu Lu Yuan Cha 2006), nous vous proposons de découvrir deux autres puerh aux profils classiques produits à la même période. Tous trois proviennent de la région de Lincang, une des trois grandes zones productrices du Yunnan avec Pu’Er et le Xishuangbanna, mais pas du même terroir. Alors que les feuilles de Fu Lu Yuan Cha viennent de Fengqing, les deux thés que vous avez dans les mains ont été produits dans la célèbre vallée de Mengku.
Mengku est une vallée orientée Nord-Sud d’environ 30 km de long, bordée à l’ouest par la célèbre chaîne de Da Xue Shan qui culmine à plus de 3200m d’altitude. Les jardins de Mengku s’étendent sur les deux versants de la vallée, à des altitudes oscillant entre 1500m et 2000m. On y trouve notamment de nombreux jardins de vieux théiers, et des villages renommés tels que Bing Dao, Di Jie ou encore Xiao Hu Sai.
Shuangjiang Mengku Tea Factory, qui a produit les deux thés de ce mois-ci, est la fabrique la plus grosse et la plus connue de la région. Établie en 1974, durant l’ère des producteurs d’État, l’usine, alors en faillite, est rachetée en 1999 par Rong Jiasheng (Rongshi) et produira dans les années 2000 quelques uns des plus grands puerh de Lincang. On notera parmi eux la célèbre galette Mu Shu Cha, produite pour la première fois en 2005 et qui en 2006 révélera le village de Bing Dao (devenu depuis le village le plus cher et recherché du Yunnan).
C’est durant cette même année 2005 que furent pressées les deux galettes dont nous allons déguster quelques feuilles, et dont la principale différence provient de la nature des arbres employés. La première, Mengku Yesheng Cha, est un puerh que nous vous avions déjà proposé en septembre 2016 et dont on vous redonne quelques grammes pour pouvoir le comparer avec le second thé. Il s’agit de feuilles provenant de théiers sauvages, c’essire des arbres de variété sauvage (à ne pas confondre avec des théiers poussant librement dans la nature, et qui ne partagent pas le caractère gustatif de véritables théiers sauvages) venant de la forêt de Da Xue Shan.
Le second puerh, nommé Bai Nian Gu Shu, est un assemblage de vieux arbres de plantations, de 100 ans ou plus, de différents jardins de Mengku. Tous deux ont été transformés à la main, dans un style très classique, tel qu’on le faisait au début des années 2000, puis stockés de manière naturelle à Taïwan.
Vous pouvez aussi bien infuser ces thés en gaiwan ou en théière, avec une eau bouillante. Le gaiwan, assorti d’infusions très courtes, est probablement à privilégier si vous préférez amoindrir l’amertume naturelle de ces thés, et obtenir des infusions plus douces. Une infusion en petite théière, avec des infusions plus longues, produira au contraire des infusions plus corsées, mais très agréables qui nous renvoient au caractère des thés du passé.
En observant la couleur des feuilles, on note déjà une radicale différence entre ces deux puerh. Le thé de théiers sauvages apparaît en effet nettement plus sombre par rapport au thé de vieux arbres. Cela n’est pas à attribuer à l’âge du thé, ces deux puerh ayant été produits en 2005, mais à la variété des arbres, les feuilles de théiers sauvages présentant souvent une coloration pourpre sur l’arbre, qui une fois sèches peuvent devenir presque noires.
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À l’infusion, on note bien à la fois le caractère commun qui relie ces thés (dans lequel se reflète le terroir de Mengku et le travail classique des feuilles de Rongshi) et ce qui les différencie (à attribuer principalement à la nature des arbres).
Dans les deux cas, on est dans l’esprit typique d’un 10 ans d’âge classique stocké de manière naturelle. Des thés sobres, charpentés et tanniques sans être agressifs pour autant, qui se développent particulièrement dans le boisé. Le puerh de vieux arbres apparaît cependant plus rond, lisse et délicat. Sur la longueur, il révèle de délicates notes de fruit jaune (principalement produites par les bourgeons), qui viennent adoucir et complexifier les arômes boisés. Le thé de théier sauvage semble pour sa part plus rustique, mais aussi plus tannique, expressif et puissant. On y trouve un boisé plus prononcé, et un grain en bouche légèrement poudreux.
Leur dégustation révèle bien l’influence que peut avoir la variété du théier, et notamment les variétés sauvages, non plus à la production (comme on avait pu le constater ensemble en janvier puis février 2016 avec deux thés frais de Nanmei), mais cette fois sur le long terme et à travers la maturation.
Ces deux puerh sont des thés classiques, produits dans la lignée des Chi Tse Beeng Cha des années 90: des thés qui possèdent une bonne charpente et un bon potentiel de garde pour le moyen et long terme. Bien qu'ils aient déjà bien évolué et soient très appréciables aujourd’hui après une dizaine d'années de maturation, ils n'en sont qu'au début de leur évolution et sauront tirer profit d'une maturation plus longue.